marc vivien

Marc Vivien

Le 24 août 1944 sur la commune de  Condac, à l’Est de Ruffec lors d’une mission,  une voiture du maquis de l’Armée Secrète 18, tombe dans une embuscade tendue par les allemands. Le chauffeur blessé, va réussir à s’échapper en se jetant dans la Cha­rente. Les autres occupants, plusieurs jeunes FFI (force Française de l’Intérieur) vont se battre et  mourir sous le feu de la Wehrmacht allemande. Parmi eux il y avait  un castelnovien de 19 ans, Marc Vivien.

Marc est né le 1 juin 1925 à Châteauneuf. Il est le qua­trième enfant d’une famille de huit. Après avoir été à l’école primaire de notre commune, il rejoint  dès l’âge de seize ans son père et certains de ses frères et sœurs comme employé à la tannerie de Sireuil. Ils feront quotidienne­ment le trajet Châteauneuf–Sireuil à bicyclette.  C’est la guerre et les pneus se font rares, aussi c’est  par des ban­des de caoutchouc collées sur la jante que les vélos conti­nuent  à rouler….

Huit mois avant le drame de Condac, Marc fait une allu­sion à son engagement imminent en parlant à sa sœur de la nécessité de  se joindre à  l’action du maquis et des al­liés. De plus il ne veut pas subir le sort de son frère aîné Claude, enrôlé de force en Allemagne  par le  STO (ser­vice du travail obligatoire), Marc choisira la lutte clandes­tine en février 1944, il n’avait pas encore 19 ans. Marc Vivien est un garçon gentil et discret, il n’a prévenu per­sonne et c’est secrètement, en cette fin d’hiver 1944, qu’il re­joint les maquis de  Bir Hakeim, dispersés dans les forêts de la Charente limousine. Il enverra ce petit mot à sa fa­mille quelques semaines plus tard : «ne vous in­quiétez pas, je suis en bonne santé… je pense  à vous».

Le maquis de BIR-HAKEIM, créé en juillet 1943 sous la responsabilité du Lt-Colonel Chabanne, un instituteur de 30 ans, a choisi la dispersion géographique pour être moins vulnérable. Cette armée secrète, qui se déploie sur plusieurs communes (Fougères, Vitrac, St Adjutory, Ma­zerolles, Nieul…) va  regrouper en 1944 jusqu’à 1800 combattants. Son rôle sera fondamental : avant le débar­quement, par des opérations de sabotage sur les voies de communication (RN10, voies ferrées, ponts…) ; après le débarquement, par le harcèlement des bases allemandes, particulièrement de l’important verrou que représente le camp nazi de La Braconne, préparant ainsi la libération d’Angoulême et de sa région. C’est le 1er septembre 1944 que l’A.S.18 (l’armée BIR-HAKEIM) participe active­ment à la libération d’Angoulême, puis le 2 septembre à celle de  Cognac avant de se rendre à La Rochelle pour l’encercler.

Marc Vivien a été un acteur de cette magnifique épopée, pour notre liberté ; malheureusement il n’en reviendra pas. Châteauneuf a honoré son souvenir en donnant son nom  à une de ses rues. Il repose aujourd’hui dans la nécropole du Mémorial de Chasseneuil. Nous ne l’oublierons pas.